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Burundi: Aperçu des besoins humanitaires 2018 (Novembre 2017)

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BESOINS HUMANITAIRES ET CHIFFRES CLES

Les conditions de vie des Burundais continuent de se dégrader. Aujourd'hui, 3,6 millions de personnes sont en besoin d'assistance humanitaire. Ils étaient 3 millions l'an dernier. Cette aggravation de la situation est la conséquence de la détérioration persistante de la situation socio-économique qui contribue à l'affaiblissement de la résilience des populations, à la dégradation croissante de l'accès et de la qualité des services de base, et au manque de mécanismes effectifs de protection face aux violations notamment celles basées sur le genre et celles qui affectent les enfants

  1. LA CAPACITE DE RESILIENCE DE LA POPULATION BURUNDAISE DIMINUE

Conséquences de la détérioration de la situation socio-économique, et des changements climatiques, la vulnérabilité chronique qui affecte la majorité de la population depuis de nombreuses années laisse place à une vulnérabilité aigüe de plus en plus importante.
En 2017, plus de 40% de la population est en insécurité alimentaire aigüe.
Sur le plan nutritionnel, 11 provinces sur 18 ont vu l'aggravation de leur taux de malnutrition aigüe.
La mortalité maternelle dans les hôpitaux a doublé entre 2014 et 2016, selon les chiffres officiels du Ministère de la Santé.

  1. L'ACCES AUX SERVICES DE BASE CONTINUE A SE DETERIORER

L'État burundais qui doit faire face à d'importantes contraintes financières et économiques a de plus en plus de difficultés à soutenir la prestation des services de base. Le manque d'accès à l'eau potable, aux soins de santé ou à une éducation de qualité tant pour les communautés que pour les personnes déplacées constituent un défi grandissant.

3.RESPECT DES DROITS HUMAINS

Des violences et incidents de protection liés au contexte et à la situation socio-économique continuent à être rapportés sur l'ensemble du territoire:
L'augmentation des cas de VBG en l'absence d'une réponse adéquate mène à une perception d'insécurité et de peur. De même, le référencement et la prise en charge des cas de protection, y compris les violences basées sur le genre et les violences faites aux enfants, restent très insuffisants.
En même temps, l'espace de la société civile ainsi que l'accès humanitaire sont limités et les acteurs de protection sont affectés par des restrictions qui réduisent aussi leur capacité opérationnelle.

L'exercice d'identification du niveau de vulnérabilité réalisé par la communauté humanitaire vise à convenir des données qui vont soutenir une meilleure lecture du degré de sévérité de la vulnérabilité et des besoins. Il est l'étape préalable qui permet l'élaboration du plan de réponse de l'équipe humanitaire (HRP).

Parmi l'ensemble des problématiques clés, trois sont proposées par la communauté humanitaire pour exprimer les besoins humanitaires les plus pressants et les plus critiques au sein du HNO 2018, à savoir: l'urgence aigüe, les conséquences humanitaires de la crise socio-économique (y inclus les déplacements et les retours), et la prévention face aux risques pour certaines populations de basculer dans l'urgence.

La proposition d'indicateurs pour ces trois domaines permet d'identifier les régions et les besoins immédiats qui nécessitent une réponse humanitaire d'urgence pour sauver des vies; pour permettre l'accès minimum aux services de base; et pour réduire les risques d'aggravation des vulnérabilités.

  • population hôte et communautés ayant accueilli récemment des personnes en situation de déplacement

  • Personnes affectées par une catastrophe naturelle ou un incident climatique

  • Prévalence de malnutrition aiguë globale supérieure à 10% et/ou prévalence de malnutrition aiguë sévère supérieure à 1,5%

  • Population en insécurité alimentaire aiguë sévère et modérée (IPC 3 et4)

  • Population qui vit dans des zones frontalières (Insécurité, instabilité)

  • Nombres de personnes vulnérables qui n'ont pas accès à l'eau, et/ou à la santé, et/ou à l'éducation, et/ou aux moyens de subsistances (effet multiforme et structurel de la crise)

Ainsi, les personnes prioritairement ciblées sont environ 380,000 personnes déplacées internes, réfugiées, rapatriées et retournées. L'analyse de vulnérabilité montre une corrélation étroite entre le degré de vulnérabilité et les mouvements de population et montre l'augmentation des besoins dans les secteurs de la nutrition et santé, de la sécurité alimentaire et de la protection.

Près de 3 millions de Burundais sont en phase 3 et 4 (respectivement 21% et 6% de la population) de la classification de phase intégrée (IPC). L'insécurité alimentaire reste une problématique urgente au Burundi.

Selon le secteur de la santé, près de 3 millions de Burundais sont affectés par l'épidémie de paludisme (circonscrite en décembre 2017). Les épidémies de choléra, et la réduction importante de l'accès aux soins de santé de base mettent à risque les populations tandis que selon les dernières évaluations MIRA et post-MIRA réalisées en octobre 2017, les taux de malnutrition aiguë sévère dépasseraient le seuil d'urgence dans 8 des 18 provinces, ce qui pourrait affecter potentiellement 450 000 enfants de moins de cinq ans en 2018, près du double comparativement à 2017.

Des violations, y compris basées sur le genre et contre les enfants, continuent d'affecter les populations du Burundi, avec des incidents rapportés sur l'ensemble du territoire.

En outre, les mouvements de population, en plus des vulnérabilités intrinsèques aux déplacements, accentuent la pression sur les quelques 330 000 personnes qui constituent des communautés d'accueil déjà fortement affectées, notamment sur l'accès à l'eau, à l'éducation, aux terres agricoles et aux moyens de subsistance. L'appui aux communautés hôtes et aux communautés d'origine est également une priorité pour maintenir la cohésion sociale et réduire le risque de vulnérabilité aggravée pour ces communautés dans un contexte de précarité économique extrême et sans perspective d'amélioration à court terme.

Enfin, les populations vulnérables dans les régions qui ont reçu peu ou pas d'appui et dont les services de base sont défaillants, insuffisants ou inexistants, sont à risque de vulnérabilité accrue et des actions de support et de prévention des risques qui permettraient d'éviter qu'elles ne basculent dans l'urgence font défaut. Par exemple, l'enquête MIRA d'octobre 2017 indique qu'un nombre important de structures sanitaires font état de ruptures de stock de médicaments essentiels occasionnelles ou fréquentes, que les équipements font souvent défaut et que la quantité d'eau potable est insuffisante. De même, l'accès à l'eau potable dans les communautés est difficile avec de longues distances pour atteindre le point d'eau le plus proche et un temps moyen d'attente de plus de 40 minutes. La MIRA indique aussi que dans les collines visitées 30% des salles de classe sont endommagées ou détruites. Dans plus de la moitié des collines, l'accès aux structures de santé et d'éducation est difficile pour les personnes souffrant d'un handicap.

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